Ayahuma

Nom scientifique : Couroupita guianensis

Noms communs :

Brésil : Castanha de macaco
Colombie : Bala de cañón, maraco
Pérou : Ayahuma
Venezuela : Taparo de monte, taparón, coco de mono, muco
Surinam : Kaupe
Europe : Arbre aux boulets de canon

Synonymes : Couratari pedicellaris, Couroupita peruviana, Couroupita venezuelensis

Arbre de 20 à 30 mètres de haut, au feuillage pyramidal et au tronc droit, cylindrique, à écorce brune et lenticelée. Les tiges sont épaisses, noueuses et légèrement poilues aux extrémités.

Les feuilles sont alternes, disposées en spirale, groupées à l’extrémité des tiges. Inflorescence terminale, dense, jusqu’à 30 cm de long. Fleurs de 2 à 3 cm de diamètre, à pétales oblongs, blanc jaunâtre.

Fruit globuleux de 10 à 20 cm de diamètre, brun foncé, à pulpe malodorante, rosée à l’état frais, qui devient bleu-vert en s’oxydant à l’air. Il contient de nombreuses graines mélangées à la pulpe.

Le nom Ayahuma se compose de "Aya" (Mort) et "Huma" (Boulets de canon), littéralement "boulet de canon de la mort".

Utilisations médicinales de l'Ayahuma:

Dans la médecine traditionnelle amazonienne, l'Ayahuma est utilisée pour traiter divers maux et affections. Parmi ses applications médicinales les plus courantes figurent le traitement des problèmes respiratoires tels que la toux, l'asthme et les infections pulmonaires. On lui attribue également des propriétés antifongiques, antiparasitaires et anti-inflammatoires. Les extraits d'Ayahuma sont parfois utilisés en usage externe pour soulager les douleurs musculaires et articulaires. Elle est également utile pour traiter les animaux malades, comme les poules, qui mangent directement les graines pour traiter les infestations de parasites.

Anti-inflammatoire, soulage les malaises généraux, est utilisé dans le traitement de la tuberculose.

USAGES SPÉCIFIQUES PAR PARTIE

Feuilles : Utilisées comme ingrédient dans la préparation de l’ayahuasca (breuvage hallucinogène).
Fruits :
- En décoction : utilisée en lavage vaginal comme contraceptif après les règles.
- Le jus du fruit mûr : pris pendant une semaine après la menstruation, avec la même finalité.
- Pour éloigner la malchance : bains à jeun avec des fruits mûrs « râpés » dans l’eau.
- Un fruit entier derrière les portes : pour protéger des mauvais esprits ou des sorts.
- Utilisé aussi contre le « moquillo » (maladie virale) et autres maux des poules.
Écorce : Râpée, mélangée à l’écorce de tamara (Crateva tapia), puis enveloppée et cuite façon patarashca (préparation traditionnelle) pour faire des cataplasmes contre le rhumatisme.
Bourgeons foliaires : Écrasés, utilisés comme analgésique dentaire, appliqués sur la dent avec du coton. Servent aussi dans les bains floraux pour chasser la malchance.

La diète avec l'Ayahuma est une expérience prolongée, car cet arbre demande un régime strict. Il est recommandé de laisser un intervalle de temps entre les différentes diètes avant de se lancer dans une rencontre avec l'Ayahuma. La diète se déroule généralement en isolement, dans un lieu appelé Tambo. Elle implique une alimentation restreinte, excluant certains aliments tels que la viande, le sucre, le sel et les aliments épicés. L'Ayahuma est un puissant enseignant et maître spirituel. Il est recommandé d'avoir une certaine expérience avec les diètes avant de s'engager dans une rencontre avec l'Ayahuma.

L'Ayahuma est un arbre de pouvoir qui transmet des enseignements à travers des Icaros (chants). Il apporte rigueur et une puissante protection sur le chemin des médecines indigènes.

Cet arbre renferme en lui les deux énergies, positives et négatives, en équilibre. Pour apprendre de lui, il est recommandé de suivre une diète d’une durée minimale d’un mois à un an. Il est conseillé d’avoir un minimum d’expérience préalable avant d’entreprendre une diète avec l’Ayahuma, car il s’agit d’un arbre de pouvoir. Certaines sources de maestros suggèrent que son écorce pourrait avoir un effet sur la fertilité masculine, mais cela n’a pas été confirmé scientifiquement.

Dans la tradition, c'est principalement l'écorce de l'Ayahuma qui est diétée à froid dans de l'eau ou préparée en décoction, en suivant les pratiques spécifiques de chaque tradition.